vendredi 10 septembre 2021

Révélation

 Il faudra pourtant tenter de poser des mots sur l’indicible, renouer avec ce cruel langage.

À l'orée de la forêt, à travers les branchages d'arbres centenaires j'ai vu une lumière si singulière et pure dans le vert dilaté. Une joie qui s'offre à moi et que j'invite, que je cueille. Faite d'air, de lumière, d'odeur et d'eau, elle me caresse, elle me chamaille, elle m'attire.

C'est enterrer un autre monde, un monde mort, qu'il faudrait — peut-être. C'est ouvrir les bras à l'onde, au vert qui nous étreint, qui nous embrasse chaudement. Il faut le dire, ce monde qu'on laisse, le voir, le respirer, à l'ombre des pierres blanches. C'est en son sein que naissent les querelles et les murmures, mais puisqu'il est mort et qu'on danse sur sa tombe sous un soleil brûlant, on porte son souvenir nécessaire.

Il n'y a personne, l'espace est vide, et les arbres nous y caressent. 



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