mercredi 29 décembre 2021

 

Dans mon esprit d'enfance se sont cristallisées des images impressionnistes de nature, le musée d'Auvers-sur-Oise, la nature si inspirante, luxuriante, réfléchissante d'un bonheur pur et simple, au bord de l'eau. Certains films m'ont plongée au cœur d'un imaginaire si blanc et pur, fait de mousseline, de marbre en farandole. Rêve de pierre inondant, idée d'un rivage grec aux ombres de temples, ruines lascives au cœur de la campagne romaine, tout forme un socle intact fixé aux fondations de mon âme. J'écoute — transpercée, la musique de Debussy dans ses arabesques oniriques. Si mélancoliques. Nostalgie du malade. Je suis perdue.

Et je me répète stupide enfant, stupide enfant, stupide !

mardi 28 septembre 2021

 Et je demeure là en suspens dans l'écrin de la nuit, à écouter le Piccadilly de Satie et à repenser à la solitude dans le Van Gogh de Pialat. Parfois on voit le monde à travers le truchement de l'art, et notre cœur reste au bord, incapable d'assouvir ses désirs artificiels. 

Le lieu de l'image. Je revois ces captures du film et je me dis que les personnages semblent presque dérobés à eux-mêmes, et la distance, l'espace entre eux, sont le crève-cœur ultime. & l'eau, & le blanc, & Auvers & la lumière ...






lundi 13 septembre 2021

 Si elle se sent être dans le lieu de l'écriture, alors je m'y sens perdue. J'y suis jetée comme dans un océan tempétueux 
tout me maltraite dans cet espace, quand je le désire propre, clair et beau —
non c'est une houle déchaînée au creux d'un ciel d'obsidienne. 
—— voilà : comme jetée dans un océan pris au piège dans une roche
 
Humain. Si elle se sent être une personne, de mon côté je suis un monstre, un humain — je ne cherche que l'instinct, ou le retour à l'humus, à la terre, à la mousse. Je cherche à me défaire des oripeaux suintants de notre culture. Je voudrais brûler le langage, quand je me figure endormie au fond d'une forêt.

Nous n'avons besoin que d'écrire, il faut oublier la confiance, balancer notre ego, piétiner une quelconque estime.

vendredi 10 septembre 2021

Révélation

 Il faudra pourtant tenter de poser des mots sur l’indicible, renouer avec ce cruel langage.

À l'orée de la forêt, à travers les branchages d'arbres centenaires j'ai vu une lumière si singulière et pure dans le vert dilaté. Une joie qui s'offre à moi et que j'invite, que je cueille. Faite d'air, de lumière, d'odeur et d'eau, elle me caresse, elle me chamaille, elle m'attire.

C'est enterrer un autre monde, un monde mort, qu'il faudrait — peut-être. C'est ouvrir les bras à l'onde, au vert qui nous étreint, qui nous embrasse chaudement. Il faut le dire, ce monde qu'on laisse, le voir, le respirer, à l'ombre des pierres blanches. C'est en son sein que naissent les querelles et les murmures, mais puisqu'il est mort et qu'on danse sur sa tombe sous un soleil brûlant, on porte son souvenir nécessaire.

Il n'y a personne, l'espace est vide, et les arbres nous y caressent.